Infectieux
Gestion de la durée de l’antibiothérapie selon les résultats des biomarqueurs
Optimal Duration of the Antibiotic Therapy Based on Biomarker Testing
1
Service de réanimation médicale, CHU de Dijon, F-21079 Dijon cedex, France
2
Équipe Lipness, Inserm, UMR866, université de Bourgogne–Franche-Comté, F-21079 Dijon cedex, France
3
Centre d’investigation clinique 1432, Faculté de médecine de Dijon, F-21079 Dijon cedex, France
4
Service de réanimation polyvalente, centre hospitalier Bourg-en-Bresse, F-01012 Bourg-en-Bresse, France
5
Service de réanimation médicale, CHU de Nîmes, F-30029 Nîmes cedex, France
* e-mail : jean-pierre.quenot@chu-dijon.fr
Reçu :
2
Décembre
2015
Accepté :
19
Janvier
2016
Les critères pour initier un traitement antibiotique et sa durée d’utilisation ont fait l’objet de nombreux débats d’experts et de recommandations ces dernières décennies. L’enjeu est en effet majeur en termes de santé publique pour éviter l’émergence de souches hautement résistantes. L’intérêt suscité pour les biomarqueurs est plus récent et est à mettre sur le compte, d’une part, des avancées biotechnologiques et, d’autre part, du faible niveau de preuves ayant amené à des guidelines auxquels s’ajoute le manque de standardisation de la réponse clinique. Parmi les nombreux biomarqueurs évalués, c’est surtout la procalcitonine (PCT) qui a fait l’objet de nombreuses publications pour la gestion de la durée de l’antibiothérapie avec des résultats très probants dans des groupes de patients très sélectionnés. L’utilisation d’un algorithme avec une valeur de référence à j1, puis à j2–j3 et ensuite toutes les 48 heures peut permettre d’arrêter le traitement antibiotique si la valeur est inférieure à 0,25 µg/l à j3 ou plus (ou une décroissance supérieure à 80 % par rapport au pic) chez les patients hospitalisés pour une infection des voies respiratoires et inférieure à 0,5 µg/l (ou décroissance supérieure à 80 % par rapport au pic) chez les patients admis en réanimation non bactériémiques et avec un site d’infection connu. Nous sommes actuellement en attente d’autres biomarqueurs probablement très prometteurs mais également d’une méthode disponible au lit du malade.
Abstract
The criteria for initiating antibiotic therapy and its optimal duration have been the subject of considerable expert debate and recommendations in recent decades. The impact in terms of public health is major, in order to avoid the emergency of highly resistance strains. Recently, biomarkers have garnered substantial interest, firstly thanks to advances in biotechnology, and secondly, due to the low level of evidence underlying the guidelines, and the absence of a standardized definition of clinical response. Among the many biomarkers that have been evaluated, procalcitonin (PCT) has been the subject of numerous publications investigating the optimal duration of antibiotic therapy, with encouraging results in selected groups of patients. Using a decisional algorithm, with reference values for day 1, days 2–3, and every 48 hours thereafter could make it possible to discontinue antibiotic therapy if the PCT value is < 0.25 µg/l on day 3 or beyond (or a decrease of > 80% compared to the peak value) in patients hospitalized for respiratory tract infections, and < 0.5 µg/l (or a decrease of > 80% compared to the peak value) in patients admitted to the intensive care unit without bacteraemia and with a known site of infection. The medical community eagerly awaits new and promising biomarkers, but also a technology that can be made available at the bedside.
Mots clés : Biomarqueurs / Procalcitonine / Pneumonie / Urgences / Réanimation
Key words: Biomarkers / Procalcitonin / Pneumonia / Emergency medicine / Intensive care unit
© SRLF et Lavoisier SAS 2016