Infectieux
Quoi de neuf dans la prise en charge des péritonites postopératoires
Update on the Management of Postoperative Peritonitis
1
Département d'anesthésie-réanimation, CHU Bichat–Claude-Bernard, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, HUPNVS, 46, rue Henri-Huchard, F-75018 Paris, France
2
Université Denis-Diderot, PRES Sorbonne Cité, France
3
Service de chirurgie digestive et viscérale, CHU Bichat–Claude-Bernard, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, HUPNVS, 46, rue Henri-Huchard, F-75018 Paris, France
* e-mail : philippe.montravers@bch.aphp.fr
Reçu :
2
Décembre
2015
Accepté :
8
Janvier
2016
Les péritonites postopératoires correspondent à une infection de la cavité péritonéale au décours d'une précédente chirurgie abdominale. Les causes les plus fréquentes sont un lâchage de suture, une perforation du tube digestif ou un (ou plusieurs) abcès. Les germes impliqués sont des germes aérobies à Gram négatif (entérobactéries et bacilles non fermentants) et à Gram positif (streptocoques, staphylocoques et entérocoques), des bactéries anaérobies (principalement bactéroïdes et clostridium) et des levures de type candida. Ces micro-organismes sont souvent résistants aux antibiotiques, voire multirésistants. La prise en charge de ces affections est une urgence thérapeutique. Le diagnostic est souvent difficile reposant sur un faisceau d'arguments. La tomodensitométrie (TDM) est l'examen de référence. Les autres examens, y compris biologiques, ne sont utiles que pour établir le retentissement de l'infection. Le traitement est chirurgical et médical. Le traitement étiologique repose sur la chirurgie pour identifier et éliminer la cause de l’infection, réaliser des prélèvements microbiologiques, effectuer une toilette péritonéale et prévenir la récidive. Le traitement médical symptomatique prend en charge les conséquences de l’infection. Le traitement antibiotique est dirigé contre les germes isolés des prélèvements opératoires. Une antibiothérapie ne prenant pas en compte tous les germes isolés et une prise en charge tardive sont des facteurs d’échec thérapeutique, de persistance de l’infection, voire de décès. La durée du traitement est de l’ordre de 7 à 15 jours.
Abstract
Postoperative peritonitis is defined as an infection of the peritoneal space following an initial abdominal surgery. The main causes are suture leaks, bowel perforation and one or several abscesses. The cultured microorganisms are Gram negative aerobes (Enterobacteriaceae and nonfermenting bacilli), Gram positive aerobes (streptococci, staphylococci, and enterococci), anaerobes (mainly bacteroides and clostridia), and fungi (essentially candidas). These organisms are frequently resistant to antibiotics or even multidrug resistant. The management of these complications is a therapeutic emergency. Diagnosis is often difficult and based on a body of evidence. CT scan is the key imaging technique. The other routine tests, including biological tests, are used only to assess the severity of the infection. Treatment is based on both surgical and medical management. Surgery is the etiological approach to identify and eliminate the source of infection, to draw microbiological samples, to perform an extensive peritoneal cleaning, and to avoid relapse. The medical management is based on supportive care. The antibiotic therapy is focused against the organisms cultured from surgical samples. Inadequate antibiotic therapy not targeting all the cultured pathogens is a risk factor of therapeutic failure, persisting infection or even death. The recommended duration of antibiotic therapy stands between 7 and 15 days.
Mots clés : Péritonite postopératoire / Infection plurimicrobienne / Bactéries multirésistantes / Contrôle de la source infectieuse / Antibiothérapie probabiliste
Key words: Postoperative peritonitis / Polymicrobial infection / Multidrug resistant bacteria / Source control / Empiric antibiotic therapy
© SRLF et Lavoisier SAS 2016