Respiratoire
Aérosolthérapie au cours de l’assistance respiratoire non invasive
Aerosol Therapy during Noninvasive Ventilatory Support
1
Pôle d’anesthésie-réanimation, département d’anesthésie-réanimation 1, hôpital Bretonneau, CHRU de Tours, F-37044 Tours, France
2
Centre d’étude des pathologies respiratoires, INSERM U1100, aérosolthérapie et biomédicaments à visée respiratoire, université François Rabelais, Faculté de médecine, F-37032 Tours, France
3
Réanimation polyvalente, CHRU de Tours, F-37044 Tours, France
Reçu :
5
Octobre
2015
Accepté :
14
Décembre
2015
La ventilation non invasive (VNI), ainsi que les traitements par haut débit nasal humidifié (HDN), d’utilisation croissante en réanimation, s’adressent souvent à des patients nécessitant par ailleurs des traitements inhalés, principalement des bronchodilatateurs. Les principes établis pour l’aérosoltherapie chez le patient intubé s’appliquent en partie au cours de la VNI. L’aérosolthérapie peut néanmoins s’avérer plus difficile en raison du caractère spontané et non contrôlé de la ventilation et de par les interfaces non invasives utilisées. Les études sur banc ayant évalué l’aérosolthérapie au cours de la VNI rapportent, lors de l’utilisation de circuits monobranches, une meilleure efficacité quand le générateur d’aérosol est situé entre l’orifice de fuite et le patient. Les travaux sur banc au cours du HDN, principalement pédiatriques, sont encourageants, à condition que le générateur d’aérosol soit positionné au niveau de la chambre d’humidification. Les études cliniques, uniquement disponibles pour la VNI, montrent que des quantités significatives de médicament se déposent au niveau pulmonaire chez des volontaires sains. Chez des patients souffrant d’obstruction bronchique, un effet bronchodilatateur significatif a été observé après nébulisation de bronchodilatateurs dans le circuit de VNI. Il est donc possible de pratiquer l’aérosolthérapie par bronchodilatateurs au cours de la VNI. Certains travaux ont même suggéré un effet additif, voire synergique, des deux techniques. Si ces résultats se confirment, il pourra être envisagé de mettre en place un support par VNI pour une meilleure efficacité thérapeutique du traitement inhalé. Les résultats sur banc au cours de l’HDN demandent à être confirmés en clinique.
Abstract
Noninvasive ventilation (NIV) and high flow nasal therapy (HFT) are increasingly used in intensive care units. Patients undergoing these respiratory supports often require inhaled therapies, mainly bronchodilators. The principles of aerosol practice in intubated patients in part apply to NIV. Aerosol therapy may nevertheless be challenging because of spontaneous non-controlled breathing and the noninvasive interfaces used.
Bench studies evaluating aerosol therapy during NIV show that, with single limb circuits, a greater amount of aerosol is delivered when the aerosol generator is placed between the leak port and the patient. Bench studies of HFT, mainly in pediatric models, show encouraging results, provided that the aerosol generator is positioned closed to the humidification chamber.
Clinical studies, only available for NIV, show that significant drug amounts are delivered to the lungs of healthy subject. In patients with obstructive lung disease, significant bronchodilation has been observed after bronchodilator nebulization in the NIV circuit. It is therefore feasible to practice aerosol therapy during NIV in the clinical setting. Some studies even suggested an additive or even synergistic effect of both therapies. If confirmed, those results may trigger specific NIV delivery in order to improve therapeutic efficacy of inhaled drugs. Bench results of aerosol therapy during HFT need to be confirmed in the clinical setting.
Mots clés : Nébulisation / Aérosol-doseurs / Ventilation non invasive / Oxygénothérapie
Key words: Metered dose inhaler / Nebulizers and vaporizers / Oxygen inhalation therapy / Artificial ventilation
© SRLF et Lavoisier SAS 2015