Douleur en réanimation : problématiques soignantes
Pain in the Intensive Care Unit: Nursing Issues
CHU Saint-Eloi, 80, avenue Augustin-Fliche, F-34295 Montpellier, France
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s-de_lattre@chu-montpellier.fr
Reçu :
29
Avril
2015
Accepté :
2
Septembre
2015
Un séjour en réanimation est porteur de souffrances pour le patient de par sa spécificité (techniques invasives) et son contexte (pronostic vital engagé). Avec l’anxiété et l’angoisse, la douleur est responsable d’une réponse de stress aigu avec des conséquences délétères sur le plan physiologique et comportemental à court terme et un risque potentiel de syndrome de stress post-traumatique à long terme. De fait, la douleur du patient en réanimation est un paramètre de surveillance, au même titre que les paramètres physiologiques (pouls, tension, diurèse, température…). L’évaluation répétée de l’intensité de la douleur à l’aide d’outils validés en réanimation permet d’optimiser la prise en charge thérapeutique du patient critique : la réponse de stress (tachycardie, désaturation…) est amoindrie de manière parallèle à la diminution de la douleur ; les effets indésirables des analgésiques sont moins fréquents, car la posologie est mieux adaptée. Enfin, le dépistage de la douleur en tant que symptôme alarme s’inscrit dans une optimisation de la prise en charge diagnostique globale du patient. Cette optimisation de la prise en charge diagnostique et thérapeutique de la douleur passe par un consensus d’équipe et s’inscrit dans une démarche d’amélioration de la qualité des soins et de gestion des risques.
Abstract
A stay in an intensive care unit is a frequent source of distress for patients, because of its specificity (invasive treatments) and context (risk of death). Associated with anxiety and fear, pain causes an acute stress response with deleterious short-term physiological and behavioral effects, as well as an increased risk of posttraumatic stress disorder in the long-term. In fact, patient's pain can be considered as a parameter to be monitored in the same manner as physiological data such as heart rate, blood pressure, urine output, or temperature. Repeated assessment of pain intensity using validated pain tools allows for better therapeutic management in critically ill patients: the stress response (tachycardia, hypoxemia, etc.) is reduced by improved analgesia; and the drug-related side effects are less frequent because analgesics’ dose is more adequately adjusted. Moreover, screening pain as an alarm symptom is part of the global diagnosis management of patients. Such an optimized diagnosis and therapeutic approach to pain requires a team consensus that can easily be associated with health care quality projects and risk management processes.
Mots clés : Réanimation / Douleur / Communication / Cognition / Confusion mentale / Sédation / Prise en charge pluridisciplinaire / Qualité des soins / Gestion des risques
Key words: Intensive care / Pain / Communication / Cognition / Delirium / Sedation / Pluridisciplinary management / Health care quality / Risk management
© SRLF et Lavoisier SAS 2015