Dossier
Le choc septique de l’adulte en France : vingt ans de données épidémiologiques
Septic Shock in Adult in France: 20 years of Epidemiological Data
1
Service de réanimation médicale du centre hospitalier universitaire de Dijon, bocage central, 14 rue Paul Gaffarel, BP 77908, F-21079
Dijon cedex, France
2
UMR 866, Université de Bourgogne, 7 boulevard Jeanne d’Arc, BP 87900, F-21079
Dijon cedex, France
3
CIC 1432 module épidémiologie clinique du CHU de Dijon, Faculté de médecine, 7 boulevard Jeanne d’Arc, BP 87900, F-21079
Dijon cedex, France
4
Service de réanimation médicale du centre hospitalier universitaire de Nîmes, France, place du Professeur Robert Debré, F-30029
Nîmes cedex 9
* e-mail : jean-pierre.quenot@chu-dijon.fr
Reçu :
10
Décembre
2014
Accepté :
2
Mars
2015
Alors même que la fréquence du choc septique (exprimée pour 100 admissions en réanimation) est en augmentation croissante au cours des 20 dernières années (8, 2 en 1993 à 15, 4 en 2010), on relève une diminution significative de sa mortalité en réanimation (60, 1 % en 1993 à 39, 5 % en 2010) et, à un moindre degré, à l’hôpital (62 % en 1997 à 48, 7 % en 2011). Cette diminution de la mortalité est sans doute en partie liée à l’intérêt porté par les réanimateurs à cette pathologie ces dernières années, ainsi qu’àl’optimisation des prises en charge des patients. Quoi qu’il en soit, les chiffres de mortalité restent très élevés et pourraient être expliqués par des facteurs peu modifiables, comme l’âge et les comorbidités des patients, plutôt que par les types d’infections à l’origine des chocs septiques. Un suivi à moyen et long termes des patients ayant présenté un choc septique avec une évaluation de leur qualité de vie est une donnée qui devrait être évaluée dans les études épidémiologiques futures.
Abstract
Despite the increase in frequency of septic shock (indicated for 100 intensive care admissions) in the last 20 years (8.2 in 1993 compared to 15.4 in 2010), a significant decrease in mortality in the intensive care unit has been observed (60.1 % in 1993 compared to 39.5 % in 2010) and less drastically, overall at the hospital as well (62 % in 1997 compared to 48.7 % in 2011). This decrease in mortality is partly related to the interest that intensive care physicians have shown towards this pathology in the last few years, and to the optimization of patient management. Nonetheless, mortality rates remain very high and can be explained by non modifiable factors such as age and patient comorbidities, rather than by the infections that can be a cause of septic shock. Long-and medium-term follow-ups of patients that have had a septic shock in the past with an evaluation of their quality of life should be evaluated in future epidemiological studies.
Mots clés : Choc septique / Épidémiologie / Réanimation / France
Key words: Septic shock / Epidemiology / Intensive care unit / France
© SRLF et Lavoisier SAS 2015